Celui qui téléphonait

Depuis des mois, la rumeur tournait sur le Net : Apple se préparerait à entrer sur le marché de la téléphonie mobile avec un iPod intégrant des fonctions GSM. Très vite, cette rumeur a eu un nom, l’iPhone, et des photos (bien évidement fausses) de l’appareil ont commencé à circuler. Il se présentait sous forme d’une sorte d’iPod disposant en plus d’un clavier glissant (façon téléphone portable Samsung) pour l’utilisation du téléphone. Hier soir, la pomme a dévoilé le vrai iPhone, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont vraiment pas fait les choses à moitié… Mon petit smartphone sous Windows Mobile a soudain l’air bien ridicule…

En effet, souvent, lorsqu’une marque débarque sur un nouveau marché, elle commence par des produits très conservateurs, et souvent un cran en dessous de la concurrence, puis monte en puissance petit à petit. Ici, il n’en est rien, et selon les dire du grand gourou d’Apple, l’iPhone aurait 5 ans d’avance sur la concurrence. Et effectivement, tous les téléphones actuels prennent un sérieux coup de vieux s’ils sont posés à côté de ce petit bijou 🙂

iPhone

Tout d’abord, exit le clavier ! L’hideux clavier glissant qu’on voyait circuler au gré du web restera à l’état de rumeur, Apple ayant opté pour une solution beaucoup plus folle : l’iPhone ne dispose que d’un seul bouton, tout le reste se fait entièrement via l’écran tactile, aussi bien pour cliquer sur des icônes que pour composer des numéros ou faire défiler une page web. Une façon de mettre le tactile au cœur de l’utilisation du téléphone, bien plus que sur les smartphones Windows Mobiles, qui utilisent toujours des boutons pour les fonctions principales, en plus de l’écran tactile.

iPhone

Ensuite, l’écran. Comme il n’y a plus de clavier, l’écran occupe quasiment toute la surface du téléphone, ce qui offrira donc une très (trop ?) large surface d’affichage (3.5″ en 480×320) pour les pages web et les vidéos. Bien entendu, comme sur la plupart des PDA, l’écran peut basculer en mode paysage (génial pour regarder une vidéo au format 16/9ème !), mais là encore Apple se démarque nettement de la concurrence : plutôt que d’opter pour une bouton de commutation, les croqueurs de pommes ont intégré un capteur de mouvement dans le téléphone pour permettre une sélection automatique du mode en fonction de la position de l’appareil. Idem sur le fonctionnement de la surface tactile : Apple enterre littéralement ce qui se faisait actuellement sur les PDA. Plutôt qu’un traditionnel écran tactile souple, relativement imprécis, et surtout, incapable de détecter plus de deux points d’utilisation, Apple a opté pour une technologie plus proche de celle utilisée sur les touchpad des MacBook et sur la molette des iPod. La surface est rigide et sensible à l’électricité statique plutôt qu’à la pression. Plusieurs points de contact peuvent être utilisés en même temps pour permettre des actions complexes.

Pour la p’tite anecdote, lors de mon retour à la maison en train, j’avais acheté le SVM de janvier 2007 pour m’occuper pendant le long trajet. Dedans, il y’avait un article « 2015 : comment vivra-t-on dans le futur » dont la page « Mobilité » présentait un « concept phone » (comprendre : un téléphone qui n’existe pour l’instant qu’au stade d’image de synthèse ou de maquette passive toute droit sortie des esprits des designers les plus fous) de Nokia qui utilisait lui aussi un écran tactile faisant office de clavier, mais pas prévu pour une commercialisation avant 2010-2015… En lisant ça, j’avais trouvé le concept sympa, mais je me demandais si un fabricant oserait vraiment sauter le pas et abandonner le traditionnel clavier (malgré l’évolution extrêmement rapide dans le secteur de l’électronique, les fabricants ont du mal à éviter le conservatisme, comme en témoigne par exemple la présence sur les cartes mères d’aujourd’hui de ports d’un autre âge : floppy, COM, LPT et leurs amis…). Deux semaines plus tard et trois ans avant les prévisions les plus optimistes de Nokia, Apple l’a fait. Cinq ans d’avance qu’il disait le Steve Jobs 😉

iPhone

Au niveau de l’OS, Apple a suivi l’exemple de Microsoft, en réalisant une version « mobile » d’OS X. Du tout bon donc : on retrouve les widgets les plus utiles (météo, calculatrice, horloge, calendrier…), le client de courrier électronique Mail, l’excellent navigateur Safari (qui d’après les premières images semble à des années lumières de ce que fait Mobile Internet Explorer en matière de rendu), un module de gestion de photos et, bien sûr, un module dédié au multimédia, accessible via une icône « iPod », mais présentant une interface totalement retravaillée pour tirer pleinement parti de l’écran tactile et de son mode panoramique.

iPhone

Enfin, sur le plan technique, il intègre à peu près tout ce qu’il faut (et même plus qu’il n’en faut ;-)) : GSM quadri-bande, EDGE, WiFi b et g, Bluetooth 2.0+EDR, iPod dock connector, appareil photo numérique 2 megapixels, 4 à 8 Go de mémoire… Il ne lui manque que la 3G, le SIP et le GPS, qui irait à merveille avec le plug-in Google Maps 🙂

Gros hic, par contre du côté du prix : 500 à 600 dollars, et ce avec deux ans d’engagement auprès d’un opérateur téléphonique… Reste à voir aussi si l’écran ne sera pas trop sensible aux rayures, car ce problème est malheureusement récurent sur les produits Apple vernis (iPod, MacBook…). De mon côté, il ne me reste plus qu’à espérer l’arrivée prochaine d’un iPod Widescreen avec le Wi-Fi et un disque dur mais sans le téléphone et l’appareil photo. Avis aux généreux donateurs, je vais avoir des frais si Apple nous pond un truc de ce genre 😉

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