Après avoir profité des portes ouvertes de la centrale de La Bâthie pour aller faire une belle balade dans les Grandes Rousses, la Vanoise et la Lauzière, j’ai profité aujourd’hui des portes ouvertes de la centrale de Serre-Ponçon pour une balade dans les Hautes-Alpes.
Le début du parcours commence bien entendu par la route Napoléon (pas de photos, cause covoiturage jusqu’à Gap, mais ça a pas beaucoup bougé depuis mon passage en décembre 2006).
Arrivé à Serre-Ponçon, la première chose qui surprend est la forme contre-intuitive du barrage : il forme une voûte pointant vers l’aval, et non vers l’amont. L’explication est tout simple : il ne s’agit pas d’un barrage voûte (qui reporte la poussée de l’eau sur les flancs de la vallée grâce à sa forme courbée), mais d’un barrage poids (qui s’oppose à la poussée de l’eau grâce à son propre poids). Et pas n’importe lequel : sous ses faux airs de gros tas de cailloux, le barrage de Serre-Ponçon est le plus grand barrage poids d’Europe (129m de haut, 650m de « long », 600m de large au sommet). Donc le sens de la courbure, on s’en fout 🙂
Souterraine, comme celle de La Bâthie, la centrale produit jusqu’à 380 MW. La comparaison avec La Bâthie permet de comprendre l’intérêt de la hauteur de chute : La Bâthie (1200m de chute) peut produire 550 MW avec seulement 50m³/s, alors que Serre-Ponçon (120m de chute) a besoin de 360 m³/s pour parvenir à 380MW. Du fait de ces gros débits turbinés, un petit lac artificiel au pied du barrage permet de réguler le débit de la Durance : l’eau turbinée est déversée dans le lac d’Espinasses, qui est ensuite vidé progressivement dans la Durance.
Au-dessus du barrage, le lac de Serre-Ponçon est le second plus gros lac artificiel d’Europe (1.2 milliards de m³). Après la visite de la centrale, j’avais prévu d’aller vers un tour vers le massif de l’Ubaye, en montant le col de la Bonnette, puis de redescendre vers Embrun et de faire un petit tour autour du lac. La météo en a décidé autrement, les nuages me faisant craindre de me retrouver en plein orage à 2700m d’altitude… Même à l’abri dans une voiture, c’est pas fun… Du coup, je suis repartis en direction de Remollon, où un panneau « Demoiselles coiffées » avait attiré mon attention sur le trajet aller. J’avais déjà entendu parler de ces structures géologiques, mais ne savais pas qu’il y en avait dans la région.
La route pour y accéder, via le village de Théus, accroché à flanc de montagne, est une petite route comme je les aime 🙂 Je suis par contre un peu déçu par les « demoiselles »… Le belvédère installé au-dessus de la « Salle du bal des demoiselles coiffées » n’offre pas un angle de vue très intéressant, et les panneaux « Danger » sur les chemins permettant de descendre voir les demoiselles de plus près ne sont pas très engageants… Tant pis, je reprends la route, pour suivre un autre panneau qui avait attiré mon attention pendant la montée vers les « demoiselles » (hé oui, faut faire attention aux panneaux 🙂 ) : « Mont Colombis ». Un panneau qui laissait deviner une route montant jusqu’au sommet d’une montagne. J’ai bien fait de le suivre, c’était bien le cas, et la vue depuis le sommet (1734m) était magnifique, malgré les nuages :
La route est par contre un cul-de-sac, et il faut donc faire demi-tour pour repartir. J’en profite pour demander à Tom Tom de me donner le chemin le plus rapide pour rentrer à Grenoble, pensant qu’il y avait bien un moyen de redescendre de l’autre côté du massif, vers le Nord, plutôt que de repartir vers Remollon et de devoir contourner le massif… Oui, il y avait bien un moyen…
Admirez ce magnifique chemin de terre que m’a dégoté Tom Tom (au fond, le massif du Devoluy, à l’ouest de Gap). Et ce n’est que le début, pour mettre en confiance, la suite est bien pire. J’envisage maintenant une carrière de pilote de rallye… Une fois de retour dans la vallée – et sur le bitume -, il ne reste plus qu’à grimper le col de Manse, pour rejoindre la route Napoléon sans avoir à repasser par Gap et le col Bayard. C’est sur la route de ce col que j’ai eu de la compagnie à quatre pattes, qui m’a un peu rappelé le col de la Madeleine il y a quelques années :
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Il faudra vraiment que je revienne dans les Hautes-Alpes par beau temps, y a encore plein de choses à explorer par là-bas. Et je n’attendrais pas les prochaines portes-ouvertes d’EDF pour le faire 🙂
Beau récit. Je garde aussi un très bon souvenir du passage du col de la Bonnette